Vergetures : comprendre et traiter sans fausses promesses

Qu’est-ce qu’une vergeture ?

Les vergetures sont des micro-cicatrices profondes du derme, dues à la rupture des fibres de collagène et d’élastine lors d’un étirement rapide de la peau : grossesse, puberté, variations de poids, traitements par corticoïdes…
Au début, elles sont rouges/violettes (phase inflammatoire), puis elles deviennent blanches nacrées (phase cicatricielle).

👉 Ce ne sont donc pas de simples “rides de la peau” mais de véritables cicatrices internes.

Peut-on les prévenir ?

  • Hydratation cutanée : améliore le confort mais ne prévient pas réellement les vergetures.

  • Crèmes “anti-vergetures” : malgré leur marketing, elles n’ont jamais prouvé scientifiquement leur efficacité.

  • Facteurs hormonaux et génétiques : ils jouent un rôle déterminant, expliquant pourquoi certaines personnes sont plus touchées que d’autres malgré toutes les précautions.

Quels traitements existent ?

1. Crèmes et topiques

  • Rétinoïdes locaux (trétinoïne, adapalène, tazarotène) : une certaine efficacité uniquement sur les vergetures rouges récentes.
    ⚠️ Contre-indiqués chez la femme enceinte ou allaitante (risque tératogène et absence de données suffisantes pour l’allaitement).

  • Crèmes hydratantes classiques : apportent du confort mais n’ont pas d’impact réel sur la cicatrice.

2. Lasers et techniques physiques

  • Laser vasculaire (pulsed dye laser) : utile pour les vergetures rouges (réduction de l’inflammation).

  • Laser fractionné non ablatif (Erbium glass, Fraxel®) : stimule le collagène, améliore la texture et l’aspect, résultats progressifs mais réels.

  • Radiofréquence fractionnée / microneedling (souvent combinés) : alternatives intéressantes avec un bon profil de tolérance.

  • CO₂ fractionné ablatif : plus agressif, réservé à certains cas, suites plus lourdes.

⚠️ Par principe de précaution, tous les traitements lasers et radiofréquences sont déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement, faute de données suffisantes sur leur innocuité.

L’importance de la largeur et de l’ancienneté des vergetures

  • Récentes, rouges et fines (< 2 mm) : meilleures réponses aux traitements.

  • Blanches, fines (1–3 mm) : amélioration partielle possible (texture, pigmentation).

  • Blanches, larges (> 3–4 mm) : résultats très limités, les traitements ne parviennent pas à réduire significativement leur largeur ni leur aspect nacré.

👉 Plus la vergeture est ancienne et large, plus les résultats sont modestes.

Chirurgie : une option exceptionnelle

Dans certains cas particuliers (ex. vergetures abdominales après grossesses multiples), une abdominoplastie peut retirer la zone de peau abîmée.
Mais c’est une véritable chirurgie, avec anesthésie, cicatrices et suites lourdes, à ne considérer qu’après une discussion approfondie avec un chirurgien plasticien.

Ce qu’il faut retenir

  • Les vergetures sont des cicatrices internes : aucun traitement ne les efface totalement.

  • Les techniques modernes (lasers, radiofréquence, microneedling) permettent une atténuation visible, surtout si elles sont récentes et peu larges.

  • Les crèmes seules sont décevantes, sauf éventuellement les rétinoïdes sur les vergetures rouges (mais jamais pendant grossesse/allaitement).

  • Le rôle du médecin est d’informer avec honnêteté, sans promettre l’impossible, et d’accompagner chaque patient vers une décision éclairée.

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