Le SOPK a mille visages : reconnaître et comprendre ce syndrome

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie fréquente qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Pourtant, il reste souvent méconnu et sous-diagnostiqué. Beaucoup de patientes viennent me voir pour une plainte esthétique – acné persistante, pilosité excessive, chute de cheveux, difficultés de poids – sans imaginer qu’il peut y avoir derrière un véritable déséquilibre hormonal.

Le 1er septembre marque la journée mondiale du SOPK : l’occasion de rappeler que ce syndrome est complexe, multiple, et qu’il nécessite une prise en charge globale.

Le SOPK a mille visages

Chaque femme vit son SOPK différemment. En consultation, je rencontre des patientes qui viennent pour :

  • une acné persistante, résistante aux soins classiques,

  • une pilosité excessive qui motive une demande d’épilation laser,

  • une chute de cheveux de type androgénétique (alopécie), pour laquelle elles envisagent la mésothérapie,

  • des règles irrégulières ou parfois absentes,

  • des difficultés à concevoir,

  • une prise de poids ou une difficulté à le perdre,

  • parfois un syndrome anxieux ou dépressif, lié à l’impact psychologique de ces symptômes.

👉 Il n’existe donc pas UN SOPK, mais DES SOPK, avec des présentations très variées.

D’où vient-il ?

Le SOPK est un syndrome complexe, dont les causes ne sont pas encore totalement élucidées. Plusieurs mécanismes sont impliqués :

  • une surproduction de testostérone par les ovaires,

  • une résistance à l’insuline qui accentue le déséquilibre hormonal,

  • un cercle vicieux hormonal et métabolique qui entretient les symptômes.

Ce n’est pas une maladie “tout ou rien” : certaines femmes présentent uniquement un ou deux symptômes, d’autres plusieurs.

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur une évaluation complète :

  • un bilan hormonal adapté,

  • une échographie ovarienne,

  • l’élimination d’autres causes pouvant mimer un SOPK (troubles thyroïdiens, hyperplasie surrénalienne, tumeur ovarienne ou surrénalienne…).

Quels traitements ?

Il n’existe pas de traitement unique : la prise en charge doit être personnalisée en fonction des priorités de la patiente (fertilité, symptômes esthétiques, régularité des cycles, équilibre métabolique…).

Traitements médicaux possibles :

  • Pilule oestroprogestative pour réguler les cycles et réduire l’hyperandrogénie,

  • Metformine pour améliorer la sensibilité à l’insuline,

  • Spironolactone (dans certains cas) pour réduire l’excès d’androgènes.

Approches complémentaires :

  • Compléments alimentaires (myo-inositol, vitamine D, oméga-3, zinc, chrome, acide folique, berbérine…) qui peuvent améliorer le terrain métabolique et hormonal,

  • Hygiène de vie : alimentation équilibrée (réduction des sucres rapides, index glycémique bas), activité physique régulière, gestion du stress et du sommeil.

Traitements en médecine esthétique :

  • Électrolyse : pour traiter de manière définitive la pilosité localisée du visage.

  • Épilation laser (Alexandrite ou Nd:YAG) : efficace pour réduire durablement la pilosité excessive de la moustache et du corps.

  • Microneedling : stimule la peau et améliore les cicatrices d’acné.

  • Laser fractionné non ablatif : une technologie qui favorise le remodelage cutané et améliore les cicatrices d’acné persistantes.

  • Peelings médicaux : utiles pour réguler la peau acnéique, affiner le grain de peau et réduire les taches post-inflammatoires.

  • Mésothérapie du cuir chevelu : favorise la repousse et améliore la densité capillaire en cas d’alopécie androgénétique.

Mon approche en cabinet

Souvent, les patientes consultent d’abord pour un symptôme esthétique : pilosité excessive, acné ou chute de cheveux. Ces plaintes sont bien sûr prises en charge avec des traitements esthétiques adaptés (épilation laser, peelings, microneedling, mésothérapie…).

Mais mon rôle de médecin est aussi d’aller chercher la cause sous-jacente. Lorsque j’évoque un possible SOPK, un suivi médical complémentaire est proposé, pour associer le traitement esthétique à une prise en charge de fond.

 

Le SOPK est un syndrome multifacette : il peut impacter la peau, les cheveux, le cycle menstruel, la fertilité, le poids et même la santé psychologique.
En parler, le diagnostiquer et le prendre en charge est essentiel. Car derrière une demande esthétique se cache parfois un déséquilibre plus profond, qui mérite toute notre attention.

👉 Chaque femme est unique, et chaque SOPK l’est aussi. La clé reste une approche globale, individualisée et bienveillante.

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